Les nôtres sont arrivés à l’école en dernier, il y a un mois. Deux frères nés le même jour, ils sont les plus jeunes du groupe des enfants. Leur complicité de jumeaux les encourage pour franchir le pas dans ce nouveau lieu, au milieu de tous ces grands. Depuis le premier jour, ils sont si fiers d’aller à l’école et de pouvoir enfin faire des choses que les bébés ne peuvent pas encore faire.
Du haut de leurs trois ans, en phase super active de l’acquisition du langage, c’est juste épatant comme ils ont réussi à développer leurs capacités de s’exprimer en français. Pourtant, nos enfants sont exposés simultanément à plusieurs défis du point de vu langage. Nous sommes une famille multiculturelle, la langue maternelle de Karl et de Ruhi est l’allemand (je suis quasi bilingue allemand-français), tandis que la langue paternelle est le turc, qui sert aussi comme langue familiale. Ils viennent de déménager de la Suisse romande, où le français les entourait en crèche et par nos amis.
Quand nous nous sommes posés la question pour savoir quel type de structure éducative nous aimerions pour nos enfants en arrivant à Copenhague, nous nous sommes vite dit que nous ne voulons pas les exposer d’emblée au danois. Tout en souhaitons qu’ils l’apprennent progressivement, il nous semblait important qu’ils puissent déjà mieux consolider les trois langues dans lesquelles ils ont baignés jusqu’à lors.
Quelle aubaine alors d’avoir trouvé l’école franco-danoise. Non seulement que le fait de parler plusieurs langues au sein d’une même famille n’a pas été perçu comme un obstacle pour y être admis, au contraire, cela a tout de suite été accueilli comme une grande source de richesse.
Cela fait maintenant un mois que Karl et Ruhi fréquentent l’école et ils sont tellement épanouis, qu’ils demandent même à y aller le dimanche. Quand je vais les chercher, ils adorent me raconter des anecdotes vécues la journée et surtout bien sûr leurs exploits. Ruhi m’a montré avec tant de fierté qu’il sait maintenant tenir un crayon comme il le faut pour l’écriture et a tout de suite fait une démonstration avec une ligne ondulée : »Maman, Ruhi sait écrire ».
Au départ, les plus grands les cajolent, leur font des bisous et tout d’un coup je vois mes « grands » garçons devenus les petits frères de la classe unique.